« Albert »

Il y a quelques semaines a été publié un rapport nommé « IA : notre ambition pour la France ». Ce rapport de 25 recommandations a été piloté par Philippe Aghion, économiste, et Anne Bouverot, chercheuse en IA proche du monde de l’entreprise, mais aussi de l’enseignement supérieur, puisqu’elle préside le conseil d’administration de l’École normale supérieure. Ils ont été chargés par le gouvernement de piloter pendant plusieurs mois une « Commission de l’IA ». Cette commission préconise aujourd’hui dans son rapport de consacrer plus de 27 milliards d’euros au déploiement de l’IA en France sur les 5 prochaines années. Ces sommes sont colossales, elles le sont d’autant plus que Bercy annonce 20 milliards d’économies sur nos services publics, c’est-à-dire les mêmes ministères qui seront par ailleurs chargés de distribuer les 27 milliards d’euros pour le développement intense de l’IA.

Des questions fondamentales se posent : qui touchera cet argent ? Sous quelles conditions ? Deux exemples concrets illustrent ces deux questions.

Premier exemple.

Le rapport préconise de consacrer 1 milliard d’euros pour « faire de la France un pôle majeur de la puissance de calcul » en investissant dans des supercalculateurs publics. Mais dans le même temps, le gouvernement refuse d’intervenir dans le dossier de démantèlement en cours de l’entreprise ATOS qui développe ces fameux supercalculateurs qui permettent de multiplier la vitesse de calcul dont a besoin l’IA générative. La CGT a d’ailleurs lancé une pétition pour sauver ATOS que nous vous invitons à signer.

Deuxième exemple.

Comment seront financés les 7,7 milliards que la commission veut consacrer à sa recommandation n°13 d’« accélérer l’émergence d’une filière européenne de composants semi-conducteurs adaptés aux systèmes d’IA » ? Alors que l’État a déjà versé 3 milliards d’euros de subvention au fabricant STMicroelectronics en 2023. Le rapport donne des pistes inquiétantes : réorienter l’épargne privée vers le financement des projets IA, mais aussi par exemple « faire évoluer la gestion des retraites complémentaires pour assumer des investissements plus risqués et dans le temps long »

Correspondance entre une sélection de métiers de la typologie du CNFPT et leur degré d’exposition à l’IA générative.

Un outil de cartographie des métiers concernés par l’intelligence artificielle dans les collectivités

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