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Voici 5 bonnes raisons de cesser le travail et vous mettre en grève le 18 octobre pour les salaires, les retraites et les libertés, et plus largement, de réclamer des hausses de salaire pour tous les salarié·es.
1. L’inflation
L’inflation est en hausse et les salaires ne suivent pas
Les prix augmentent rapidement, l’inflation s’installe aux alentours de 6% (Insee). Or dans le même temps les salaires n’augmentent pas.
En un an les cadres et professions intermédiaires ont perdu 3,6 et 3,7 % de pouvoir d’achat, contre 2,3 et 2,7 % pour les ouvrier·e·s et employé·e·s (source : DARES )
Les agent·e·s de catégorie A et B de la fonction publique ont perdu plus de 10 % de pouvoir d’achat en une décennie en raison du gel du point d’indice.
D’après le baromètre annuel de l’Ugict-CGT, les deux tiers des cadres estiment qu’ils ne sont pas assez payés, notamment au regard de leur qualification, de leur implication et de leur temps et charges de travail.
2. Les qualifications
Gagner des hausses de salaire pour toutes et tous c’est reconnaître nos qualifications, notre engagement professionnel et notre plus-value
Si le Smic a augmenté ces derniers mois – de façon insuffisante, ces hausses ne se sont pas nécessairement répercutées sur l’ensemble des grilles de rémunération.
La CGT revendique le SMIC à 2000 € et des hausses de salaire en pourcentage sur l’ensemble des grilles de rémunération.
L’ Ugict, la CGT des ingés, cadres, techs et professions intermédiaires demande la réinstallation de l’échelle mobile des salaires qui existait en France dans les années 1980 et actuellement en Belgique
Sur ce sujet, voir l’article d’Options “Salaires : l’expérience belge d’une « échelle mobile »“
3. Les injustices
Mobiliser pour des hausses générales de salaire c’est aussi lutter contre les injustices et l’arbitraire de l’individualisation de la rémunération
À défaut de hausses générales de salaires nous, cadres et professions intermédiaires du public comme du privé, sommes renvoyé·e·s vers des hausses de salaire individuelles (primes, bonus, etc.).
Or l’individualisation de la rémunération nuit au collectif de travail et à la santé physique et mentale des travailleurs·ses.
Elle s’accompagne en effet généralement d’objectifs inatteignables dictés avant tout par les intérêts financiers de l’entreprise.
Sur ce sujet voir notre guide de l’évaluation professionnelle et notre manifeste pour définanciariser le travail
Une majorité de cadres rejette pourtant ce mode de rémunération.
D’après le dernier baromètre de l’Apec 53 % des cadres souhaitent des augmentations collectives de salaires.
4. La protection sociale
Ce qui est bon pour les salaires… est bon pour la protection sociale
Obtenir des hausses de salaires c’est aussi assurer le financement de notre protection sociale. C’est par nos cotisations que nous finançons nos assurances sociales (chômage, maladie, retraite…).
Or le gouvernement prétend que nous manquons de moyens pour financer la solidarité et justifie ainsi sa réforme injuste de l’assurance chômage et la réforme-éclair des retraites qu’il veut mener à l’automne.
Des hausses générales de salaire pourraient pourtant financer les pensions des retraites actuelles et à venir. Des milliards d’euros pourraient être dégagés grâce à une hausse de 3,5 % des salaires (6 milliards), à l’augmentation du point d’indice et à l’intégration des primes dans la fonction publique (12 milliards), et au respect de l’égalité salariale femme-homme (5,5 milliards).
Pour en savoir plus, lire l’article « Retraites, ces sources de financement dont le gouvernement ne parle pas »
5. Les actionnaires
Plus de salaires pour celles et ceux qui travaillent, c’est moins de dividendes pour les actionnaires
En 2021 70 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires du CAC40. C’est un record. Ces sommes colossales permettraient de rémunérer 1,94 millions de salarié·e·s au salaire médian (35 804 €/an cotisations patronales incluses).
Depuis les années 1970 la part des dividendes dans les richesses n’a fait qu’augmenter au détriment des salaires. Or en parallèle le niveau de qualification des travailleurs·ses a fortement progressé. La richesse des actionnaires se fait sur le dos des travailleurs·ses dont les qualifications ne sont pas reconnues.
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