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Ce jeudi 9 décembre, Sophie Binet était invitée de l’émission les 4 vérités sur France 2 pour réagir à son entretien de la veille avec le nouveau premier Ministre, François Bayrou.
La CGT était reçue par le nouveau Premier Ministre, François Bayrou
Durant cet entretien, Sophie Binet, aux côtés de Denis Gravouil et Nathalie Bazire, a remis au premier Ministre les propositions de la CGT pour répondre à l’urgence sociale.
La délégation de la CGT a mis en avant 5 points :
- Des mesures d’urgence pour Mayotte, la Nouvelle Calédonie et les Antilles ;
- Un budget qui renforce nos services publics, notre sécurité sociale et finance la transition environnementale ;
- Des mesures d’urgence pour l’emploi et l’industrie ;
- L’abrogation de la réforme des retraites ;
- L’augmentation des salaires.
Invitée des 4V (France 2), Sophie Binet est revenue sur son échange avec le premier Ministre
PSE, emplois, moratoire sur les licenciements, abrogation de la réforme des retraites, conférence de financement des retraites, budget de l’Etat.. autant de thèmes portés par la CGT durant cet entretien.
300 PSE en cours en France
La politique de l’offre est un naufrage, les licenciements se multiplient.
La CGT a de nouveau alerté sur la situation de l’industrie française. Déjà plus de 300 PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) ont été recensés par la CGT et cela concerne près de 300 000 emplois. Sophie Binet a porté la proposition de la CGT de mettre en place un moratoire sur les licenciements pour sauvegarder les emplois et l’industrie.
La délégation CGT est également revenue sur le cas particulier de la fonderie de Bretagne, alors que cette entreprise a été construite par et pour Renault après un long combat au début des années 60, elle est désormais menacée de fermeture, 200 emplois sont concernés, en raison du désengagement soudain de Renault.
La CGT appelle le gouvernement à prendre la mesure de la gravité de la situation et de l’ampleur des urgences sociales et à changer de politique économique et sociale et de méthode démocratique.
La CGT a de nouveau demandé l’abrogation de la réforme des retraites
Pour la CGT, comme l’ensemble des organisations syndicales, il n’y a pas d’autre solution que d’abroger cette réforme des retraites d’une violence inouïe.
La réforme 2023 n’a jamais été votée à l’Assemblée nationale et la très grande majorité des française·es continuent de la rejeter très largement.
Pour financer la suppression des mesures d’âges, la CGT demande la mise en place d’une conférence de financement associant gouvernement, parlementaires et acteurs sociaux.
L’application de la réforme doit être stoppée immédiatement et in fine, le parlement ou les citoyennes et les citoyens doivent pouvoir trancher via un referendum.
L’abrogation des mesures d’âge exigerait 3 milliards d’euros de financement en 2025 et 16 milliards à horizon 2030. Il est possible d’augmenter les recettes immédiatement en faisant appel à plusieurs ressources (annuelles) :
- 2,2 Md€ en mettant à contribution l’intéressement et la participation ;
- 5 Md€ par une augmentation de 0,5 point de la cotisation patronale ;
- 5,8 Md€ par la création d’une contribution technique temporaire pour l’égalité Femmes-Hommes, dont la disparition serait programmée après l’atteinte de l’égalité des salaires ;
- 6,4 en doublant à terme le forfait social sur l’épargne retraite ;
- 24 Md€ en soumettant les revenus financiers à cotisations sociales.
Soit plus de 40 Md€ dont la majeure partie peut être mobilisée dès 2025
Le gouvernement doit répondre aux besoins d’exigences sociales et de justice fiscale
La CGT a combattu la violence du PLF et du PLFSS du précédent gouvernement et demande que les mesures pesant sur les travailleuses et les travailleurs soient abandonnées.
Sophie Binet a rappelé au nouveau premier Ministre que les précédentes mesures du PLF et PLFSS étaient injustes socialement et entraineraient un fort effet récessif avec la baisse de la consommation et de l’investissement, notamment des collectivités territoriales. Les travailleur·euses ont déjà payé et subissent depuis 7 ans des mesures régressives.
L’augmentation du déficit est issue de la politique de cadeaux fiscaux et sociaux distribués depuis 7 ans aux plus riches et aux plus grandes entreprises, le rétablissement de l’équilibre budgétaire doit donc être assuré par une politique de justice fiscale et sociale.
Mayotte : reconstruction de l’île et faire baisser le coût de la vie
La CGT, en lien avec la CGT Mayotte, demande que les mesures d’aide soient apportées à toutes les personnes résidant dans le département, quelle que soit leur situation administrative.
Le projet de loi en préparation doit être l’occasion de reconstruire Mayotte sur d’autres bases que le régime de sous droits qui prévaut depuis des années. Une conférence sociale sur la restructuration de Mayotte doit être organisée en urgence avec l’ensemble des acteurs sociaux mahorais·es.
Comme le demandent l’ensemble des organisations syndicales de Mayotte, il faut aligner le droit sur celui des autres départements français, à commencer par le SMIC, scandaleusement maintenu à 75 % du SMIC national.
En lien avec son organisation sœur en Kanaky, l’USTKE, la CGT demande la relance d’un processus politique en Nouvelle Calédonie pour respecter le droit à l’autodétermination du peuple kanak et les résolutions de l’ONU. Des mesures sociales et économiques doivent être négociées avec les organisations syndicales pour permettre la reconstruction de l’île et faire baisser le coût de la vie.
➡️ Voir l’intégralité de l’interview de Sophie Binet
(à partir de 1:12:30)
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