L’exécutif vise un approvisionnement hebdomadaire de 25 millions de ces masques en France dès la fin avril, en vue notamment du déconfinement.
Ce sera l’un des accessoires clés du déconfinement, qui doit débuter le 11 mai en France. « L’Etat contribuera à doter en masques grand public les citoyens dès que possible par les canaux de distribution les mieux adaptés », a annoncé la secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès-Pannier-Runacher, jeudi 23 avril, aux Echos, promettant de premières distributions dès le 4 mai.
Qu’est-ce qu’un masque « grand public » ?
Il faut distinguer les masques chirurgicaux et FFP2, réservés aux soignants, et les masques dits « grand public ». Ces derniers sont des masques « anti-postillons », qui visent à freinent la propagation du virus en limitant la projection de gouttelettes. Ils doivent filtrer de 70 à 90% les particules de 3 micromètres et peuvent être notamment destinés aux professionnels en contact avec le public. Une cinquantaine d’entreprises françaises ont déjà reçu une homologation pour ce type de protection, sur la base des recommandations de l’Association française de normalisation (Afnor), qui gère les normes et les certifications en France.
« Vous les verrez bientôt, ils sont en tissu, lavables et réutilisables cinq, vingt, trente fois… », a précisé le ministre de la Santé, Olivier Véran, dimanche 19 avril. « L’écrasante majorité de ces masques ‘grand public’ répondront à des critères de filtration à 90%, a-t-il garanti deux jours plus tard. Ces masques ont l’intérêt d’être protecteurs, là où d’autres masques (…) n’offrent pas de garantie de protection parce qu’ils ne filtrent pas des particules suffisamment petites pour empêcher le virus de pénétrer ou de sortir. »
Trois mois après l’irruption de la pandémie de Covid-19 sur le territoire national, en l’absence de vaccin et de médicament efficace contre le SARS-CoV-2, le seul moyen de lutte consiste à empêcher la transmission du virus de personne à personne. L’entrée en confinement a renforcé les mesures de distanciation appliquant le principe « rester à un mètre les uns des autres ». Mais il s’avère, à l’usage, que ces mesures sont souvent mises en défaut dans les espaces restreints contraignant usagers et clients à se croiser ou à se rapprocher à moins d’un mètre, notamment dans les ascenseurs, les magasins et les transports en commun.
Afin de limiter le risque de transmission directe du virus par les gouttelettes projetées à l’occasion de la parole, de la toux et de l’éternuement, le port d’un masque anti-projections couvant le nez et la bouche, destiné à retenir ces postillons et à éviter leur dispersion dans l’environnement immédiat, a été recommandé dans un communiqué récent de l’Académie nationale de médecine [1].
Le principe « altruiste » de ce type de masque a été souligné en rappelant qu’il n’était pas destiné à protéger la personne qui le porte, mais les personnes alentour selon le principe « Un pour tous, tout pour un ». Pour être efficace, le port du masque anti-projections doit être généralisé dans l’espace public. Cette mesure ne peut avoir un impact épidémiologique sur la circulation du virus que si tout individu s’astreint à l’appliquer dès qu’il sort de son domicile. Une simple recommandation ne peut suffire, chacun devant se considérer comme potentiellement porteur du virus et contagieux, même quand il se sent en bonne santé. Veiller à ne pas contaminer les autres n’est pas facultatif, c’est une attitude « citoyenne » qui doit être rendue obligatoire dans l’espace public. Il est possible, dans chaque famille, de confectionner des masques en tissu « artisanaux », « alternatifs », « écrans » ou « barrières », lavables et réutilisables à partir de matériaux courants non onéreux [2].
Malgré l’évidente nécessité d’une telle mesure, malgré son acceptabilité attestée par l’anticipation de nombreuses personnes qui ne sortent que masquées, des objections de principe retardent sa mise en œuvre et favorisent la persistance d’une transmission du virus dans la communauté. Restreindre le port du masque dans les seuls transports en commun, c’est négliger tous les espaces publics où le risque demeure. Subordonner cette obligation à la fourniture gratuite de masques par l’État, c’est conforter la population dans une situation d’assistance et de déresponsabilisation. Enfin, attendre la date du 11 mai pour faire porter le masque aux Français, c’est accorder 3 semaines de répit au SARS-CoV-2 pour qu’il continue de se transmettre, c’est accepter plusieurs milliers de nouvelles infections, donc plusieurs centaines d’hospitalisations et plusieurs dizaines de morts supplémentaires.
C’est pourquoi, la France ayant déclaré la guerre au Covid-19, l’Académie nationale de médecine recommande fortement une mobilisation citoyenne pour le port du masque.
INFOGRAPHIES. Coronavirus : ce qu’il faut faire (et ne pas faire) avec votre masque
L’une des règles essentielles est de ne plus toucher le masque une fois que vous l’avez positionné sur votre visage.
[1] Pandémie de Covid-19 : mesures barrières renforcées pendant le confinement et en phase de sortie de confinement, Communiqué de l’Académie nationale de médecine du 2 avril 2020.
Comment entretenir les masques de protection en tissu ?
Comment entretenir ces protections qui doivent couvrir le nez et la bouche, et ne doivent pas être utilisées plus de quatre heures ? De façon générale, le masque barrière en tissu doit être lavé à chaque fois qu’il a été utilisé, sachant que cette utilisation ne doit pas dépasser une durée de quatre heures. D’où ce premier conseil, plutôt évident : il faudra s’en procurer plusieurs, pour pouvoir les faire tourner.(cliquez sur l’image)
La plateforme qui crée le lien entre une offre solidaire et des demandes de masques barrières
Pour se référer au modèle, mettre à disposition ses confections, trouver des masques, donner des matériaux(cliquez sur l’image)
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