L’indécence des bénéfices records des grands groupes

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En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, les bénéfices records des grands groupes comme Total ou BNP, qui annonce par ailleurs la suppression de 921 postes, choquent. D’autant que les ménages subissent une inflation sans précédent.

En pleine bataille pour les retraites, les grands groupes enregistrent des bénéfices faramineux.

TotalEnergies a réalisé un bénéfice de 19 milliards d’euros en 2022 (+ 28% par rapport à 2021). La BNP annonce un bénéfice net record de 10,2 milliards d’euros (+7 % par rapport à l’année dernière), et dans le même temps ses syndicats craignent la suppression de 921 postes.

D’autres grandes entreprises caracolent avec des résultats records, sans que les investissements de ces entreprises soient à la hauteur de leurs profits. L’explosion du cours de l’énergie, du pétrole, du gaz et des produits de première nécessité fournis par ces grandes entreprises ruine les ménages. 

La production n’a pas augmenté, les grosses sociétés profitent aujourd’hui de la reprise économique post-Covid et de la guerre en Ukraine pour augmenter leurs taux de marges et les versements à leurs actionnaires et enrichir les plus riches.

Pendant que certaines grosses sociétés du CAC 40 annoncent des profits records, les salarié-e-s devraient travailler deux ans de plus ?

“Il n’y a qu’en augmentant réellement les salaires qu’il sera possible de lutter contre les conséquences de l’inflation. En ce sens, la CGT continuera à faire valoir le Smic à 2000 euros bruts, l’échelle mobile des salaires et le rétablissement des cotisations sociales” argumente  Mathieu Cocq, économiste à la CGT.

Ces superprofits devraient irrémédiablement remettre en cause les 157 milliards d’euros annuels d’aides publiques aux entreprises et plus encore les exonérations de cotisations sociales. 

Une taxe sur les « super profits » est indispensable, bien sûr. Mais plus globalement, il faut reposer la question de la hausse des salaires, de la reprise en main collective de l’énergie, et plus largement de tout ce qui fonde la vie en société (logement, éducation, transports, santé, industrie…).

Ce qui est en train de s’effondrer, c’est l’idée que le marché est efficace ; ce qui est en train d’être révélé, c’est que notre système économique est incapable de produire autre chose que l’accaparement des richesses par une minorité, et des crises à répétition pour la majorité. 

La CGT souhaite la mise en place :

  • D’une taxe sur les profits, et se bat pour sortir les activités essentielles de la logique du marché, afin d’éviter un effondrement économique, social et environnemental.
  • D’un SMIC à 2 000 €.
  • De mettre fin aux 28% d’écart de salaire entre les femmes et les hommes : ça rapporterait 6 milliards d’euros aux caisses de retraite.
  • D’augmenter les cotisations de 0,8 point : soit 8.25€ par mois de cotisations salariales et 8.25€ de cotisations patronales pour un SMIC à 2 000 €. 

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