Le travail, parlons-en, la réforme des retraites, abrogeons-la !

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Crise du Covid, crise des retraites, crise de sens, le travail est dans tous ses états. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s’est exprimée sur ces questions le 10 mai, au Conseil économique, social et environnemental.

Tour de chauffe avant d’exposer le point de vue de la CGT sur la question du travail, des salaires et des retraites à Matignon, à l’invitation d’Elisabeth Borne.

Mercredi 10 mai, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) organisait à Paris des rencontres sur le thème du « travail dans tous ses états ». Comme pour remettre l’église au milieu du village dans le contexte de lutte contre la réforme des retraites. Et parler des vraies questions : celles du travail, des conditions dans lesquelles il s’exerce aujourd’hui en France, et des salaires. 

Experts, sociologues, économistes, leaders syndicaux s’y sont exprimés. L’ex-ministre du Travail Muriel Pénicaud, à qui l’on doit une série d’ordonnances qui ont profondément bouleversé le code du travail, a même estimé que « l’on a perdu le diagnostic partagé ». La CGT n’a jamais partagé le sien… 

« La société est en convalescence, selon Jean Viard invité à poser son regard de sociologue du temps libre sur le sujet du travail. Ce n’était vraiment pas le moment de faire la réforme des retraites », a-t-il insisté. 

« Wall Street management »

Sophie Binet n’allait pas le contredire ! La secrétaire générale de la CGT a estimé que « les quatre mois de mobilisation contre la réforme des retraites disent, en creux, combien le travail est devenu insoutenable passé l’âge de 60 ans, Y compris pour les métiers du tertiaire ou intellectuels ». Le lean et le « Wall Street management », l’ancienne secrétaire générale de l’Union des cadres CGT connait bien.

Loin du discours ad nauseam de François Asselin sur la valeur travail et la totale incompréhension du dirigeant de la Confédération des PME sur la quête de sens en entreprise qu’exprime la jeune génération, Sophie Binet a souligné combien le travail restait une nécessité économique et la marque de l’utilité sociale des individus. 

« C’est par le travail que l’on fera reculer le Rassemblement national et l’extrême droite, car il rassemble, quelles que soient son origine et sa couleur de peau ».

« Oui, le travail peut casser les corps et les vies », décrit aussi Sophie Binet en dénonçant l’obsession de la rentabilité des entreprises « qui traitent les politiques de prévention comme des coûts ». Pour exemple, le chantier du métro Grand Paris Express où les niveaux de sous-traitance s’empilent et sur lesquels cinq ouvriers ont trouvé la mort en deux ans. 

Et enfin, le travail ne peut être dissocié d’un autre sujet : celui des rémunérations. En France, on vit mieux de sa rente que de son salaire…. De cela aussi, la CGT ira discuter la semaine prochaine à Matignon. Mais en préambule, le syndicat demandera à la Première ministre de retirer sa réforme des retraites. 

Site du CESE

Grand jury RTL

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